Mentoring et développement personnel sont intimement liés. Bon nombre de personnes sont aujourd’hui en recherche d’un sens à leur vie. Nous observons les courants sectaires fleurir, les extrémismes enfler, autant de conséquences de la mutation de nos sociétés modernes où les codes ont en partie disparu et les rituels initiatiques de croissance ont disparu.
C’est dans ce contexte chaotique que le mentoring prend toute son utilité, afin de permettre à ceux qui sont en recherche de trouver des réponses à leurs questions en étant ou devenant libre de vivre et d’être ce qu’ils sont. Issu des techniques de management, le mentoring traîne à se faire connaître en France, au contraire du coaching. Pourtant, il occupe une place reconnue au service de la performance des organisations, il est un domaine professionnel à part entière et fait l’objet de nombreuses recherches en Amérique du Nord. Sans doute que mon passage universitaire au Québec m’y a sensibilisée. Je cite ici Sybil Persson : “Alors que le coaching est défini comme l’accompagnement d’une personne destiné à favoriser une meilleure expression de ses qualités, de ses ressources ou de ses compétences, le mentoring est classiquement considéré comme une relation profitable, le plus souvent entre un manager expérimenté et un manager moins expérimenté, qui peut diversement se décliner dans une organisation ou une profession … les pratiques professionnelles soulignent globalement l’ampleur, la pertinence et l’intérêt du mentoring tant pour les personnes que pour les entreprises.”
Pour exemple de ces propos, il est à noter que les trois quarts des plus grandes organisations américaines ont formalisé des programmes de mentoring Nous avons donc de quoi réfléchir! Je rajouterai une précision en disant que le coaching se défini plus par un travail sur les savoir faire, tandis que le mentoring se situe dans les savoir-être.
Après avoir travaillé pour des élus, dont un président d’Assemblée dans le Pacifique, (notamment en accompagnement et conseil, gestion d’image, relation média…etc ) puis pour le gouvernement de la Calédonie, justement à la direction de la Formation Professionnelle Continue, en charge également des GPEC (Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences), j’ai été manager en entreprise, où je me suis efforcée de mettre en place un management de coopération, trouvant inadmissible la souffrance au travail. Je considère qu’il existe un lien étroit entre la productivité et le management dans une entreprise, quelle qu’elle soit. Le facteur humain est un facteur de succès !
De retour en France, j’ai considéré que le mentoring ne devait pas seulement être réservé aux cadres et managers, mais devait être accessible à tous. Le mentoring révèle les talents des personnes, en permettant à l’accompagné de se révéler à lui-même, de se trouver et de se réaliser grâce à des outils précis et adaptés à chacun, en fonction de ses besoins. Ces outils feront l’objet d’autres articles. Cet accompagnement, donc, est fait sur mesure, il s’adapte à chaque cas et non l’inverse. La découverte d’un bonheur intérieur, qui ne dépend ni du contexte extérieur, richesse ou activité sociale, ni de l’amour qui nous est porté par les autres, change complètement le regard que l’on porte sur la vie, sur les autres et sur soi-même.
Bienveillance, pensée consciente, développement de soi ne sont plus réservés aux seuls moines bouddhistes depuis quelques années déjà. Cependant, ce n’est pas toujours facile de travailler sur soi quand on vit les deux pieds ancrés dans notre monde. Père ou mère de famille, salarié, chef d’entreprises, il faut faire son ménage, ses courses, voir ses amis, quelques loisirs, un peu de stress en assaisonnement… pas évident d’avoir assez de recul pour entamer ce travail. Aller au bout de sa recherche en gardant sa vie trépidante, ou presque, voilà l’enjeu de notre temps. Se transformer, renaître au monde… Et c’est possible!
Ma boîte à outils bien pleine est désormais à la disposition de ceux que j’accompagne pour leur bien-être, dans mon cabinet malouin, ou lors de mes conférences, et bientôt dans un prochain ouvrage.
Enfin, si votre enfant vous dit que “quand il sera grand, il veut changer le monde”, ne lui dites pas que c’est impossible, au contraire montrez lui que vous aussi vous apportez votre petite pierre à notre humanité par votre propre comportement conscient.
Eve Seringes
Eve Seringes